Votre enfant bouge, parle, s’interrompt. Avec un TDAH, l’énergie déborde. Le jeu transforme ce flux en apprentissage ciblé. Moteur, cognitif, social. L’objectif reste clair: canaliser sans brider. Structurer sans rigidifier.
Je propose des pistes concrètes, testées sur le terrain avec des familles et des pros. On mise sur le plaisir pour activer dopamine et noradrénaline. On entraîne l’attention par des règles claires. On stimule l’inhibition avec des défis courts. Le cadre se veut sécurisant, régulier, prévisible.
Sommaire
Jeux pour le TDAH: comprendre l’énergie et l’attention
Le TDAH mêle inattention, impulsivité et parfois hyperactivité. L’enfant cherche du mouvement, du feedback rapide, des repères stables. Le jeu fournit un terrain balisé pour entraîner les fonctions exécutives: mémoire de travail, contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive.
Un bon dispositif ludique propose un but clair, des règles visibles, une durée définie, un retour immédiat sur l’action. Cette architecture calme le bruit interne et canalise l’énergie en effort utile.
- Objectif attention: tours courts, signaux visuels, consignes simples.
- Objectif impulsivité: pauses actives, « stop-go », auto-contrôle par gestes.
- Objectif hyperactivité: tâches motrices, proprioception, résistance douce.
Jeux pour le TDAH à l’intérieur: canaliser sans s’agiter
À la maison ou en classe, on recherche des jeux dynamiques mais balisés. On alterne activité motrice et retour au calme. On dose la stimulation sonore et visuelle. On ritualise l’entrée et la sortie du jeu.
Jeux pour le TDAH axés mouvement contrôlé
Le mouvement devient un outil. On encadre la dépense énergétique par des séquences courtes. On travaille la coordination, le rythme, la respiration.
- Parcours moteur (coussins au sol, ligne à suivre, tunnel improvisé): avancer, ramper, sauter puis s’arrêter sur un signal.
- Freeze dance: musique, danse, arrêt net au coup de sifflet ou au geste convenu.
- Yoga animalier: postures « chat », « chien tête en bas », « flamant » avec compte à rebours.
- Jeu des statues: bouger sur un tempo, figer dès qu’un mot-clé apparaît.
Chaque séquence commence par une consigne unique. On montre le geste d’arrêt. On place un minuteur visuel. Le cadre se construit avant l’action.
Jeux pour le TDAH centrés attention et inhibition
On renforce l’écoute, la précision gestuelle et la gestion du tempo. L’enfant apprend à différer une réponse, à filtrer, à choisir.
- Jacques a dit en mode gestes lents: exige un contrôle tonique et un regard focalisé.
- Stop-and-go avec cartes vert/rouge: associe signal visuel et action.
- Dobble / Spot It: traitement visuel rapide et flexibilité.
- Simon (version appli ou boîtier): mémoire de travail et inhibition du geste automatique.
- Uno sous contrainte (piocher si on parle hors tour): tour de rôle et autorégulation verbale.
Astuce de réglage: réduire la taille du groupe, annoncer la durée, valider l’effort avant le résultat. Le renforcement porte sur la stratégie, pas uniquement sur la victoire.
Jeux pour le TDAH: rotations et duels contrôlés
Les toupies, gyroscopes et arènes structurent l’énergie autour d’un duel ritualisé. On règle le geste, on attend le signal, on accepte l’aléa. La rotation offre un feedback sensoriel net, la manche impose un temps d’arrêt.
Pour un matériel fiable et varié, je m’appuie sur un magasin spécialisé en toupies et arènes Beyblade. On prépare l’espace, on définit le nombre de manches et un temps de récupération entre chaque duel. On mesure, on compare, on verbalise le ressenti.
Jeux pour le TDAH en extérieur: décharger et structurer
Dehors, le corps s’exprime pleinement. On combine course, sauts, lancers. On garde des règles simples pour guider l’énergie. L’environnement offre variété et respiration.
Relais et poursuites à règles claires
Les relais fractionnent l’effort et valorisent la coopération. La poursuite codifiée apprend à maîtriser la vitesse et la distance.
- Relais objets: porter un foulard, contourner un plot, passer le témoin sans dépasser une ligne.
- Capture du drapeau: zones définies, temps de pause obligatoire à chaque retour.
- 1-2-3 soleil: gestion de l’élan et arrêt net sur signal visuel.
Proprioception et résistance douce
La résistance engage les muscles profonds et calme le système d’alerte. La proprioception régule le tonus.
- Tractions élastiques avec bande de résistance: tirer, revenir, tenir 3 secondes.
- Parcours trottinette balisé: slalom, arrêt marqué, redémarrage sur geste.
- Trampoline encadré: séries de 10 sauts puis pause de respiration.
On place des repères visuels au sol. On annonce le nombre de tours. On marque chaque réussite par un signal constant (pouce, jeton, smiley).
Jeux pour le TDAH selon l’âge et l’objectif
Ce tableau aide à choisir vite en fonction du besoin du moment. On ajuste la difficulté par petites touches: durée, nombre de règles, taille du plateau.
| Type de jeu | Objectif principal | Âges indicatifs | Matériel | Durée |
|---|---|---|---|---|
| Stop-and-go / Jacques a dit | Inhibition motrice | 4–8 ans | Voix / cartes rouge-vert | 5–10 min |
| Parcours sensoriel | Autorégulation, tonus | 4–10 ans | Coussins, bandes au sol | 8–15 min |
| Toupies en arène | Planification, tolérance à la frustration | 6–12 ans | Arène + toupies | 10–20 min |
| Jeux de société à tour de rôle | Attention soutenue, flexibilité | 6–14 ans | Uno, Dobble, Blokus | 10–20 min |
| Relais sportifs | Endurance, coopération | 7–14 ans | Plots, foulards | 15–25 min |
Mettre en place une routine de jeux pour le TDAH
La routine sert de colonne vertébrale. Elle sécurise l’enfant et réduit la charge cognitive. On garde une trame stable, on varie les activités à l’intérieur de cette trame.
- Avant: annonce du programme en 3 pictos, choix guidé parmi 2 options, minuteur posé.
- Pendant: une consigne active, retour immédiat, pauses brèves programmées.
- Après: débrief en 3 phrases, rangement ritualisé, récompense sociale (félicitation précise).
Le renforcement fonctionne lorsqu’il est spécifique: on nomme l’effort, la stratégie, le progrès. Le temps calme final ancre l’apprentissage et facilite la transition vers une autre tâche.
Jeux pour le TDAH et fonctions exécutives
L’entraînement gagne en efficacité quand chaque jeu cible une fonction précise. On rend explicite ce qui est entraîné. L’enfant comprend le but et s’engage davantage.
Mémoire de travail
On manipule des informations à court terme. On répète, on code par gestes, on visualise.
- Simon: séries croissantes à répéter, verbalisation du code couleur.
- Courses avec liste: récupérer 3 objets dans l’ordre annoncé.
Contrôle inhibiteur
On retarde une réponse. On filtre l’impulsion. Onmodule la force.
- Jeu des statues: passage rapide du mouvement à l’immobilité.
- Cartes Go/No-Go: taper sur vert, rester immobile sur rouge.
Flexibilité cognitive
On change de règle, on s’adapte à un nouveau signal. La posture mentale devient plus souple.
- Dobble avec règles alternées: une manche sur symbole, une manche sur couleur.
- Blokus: rotation des pièces, anticipation des blocages.
Adapter règles et environnement pour des jeux pour le TDAH réussis
Un réglage fin fait la différence: moins de bruit, consignes visibles, repères tactiles. La qualité du cadre facilite l’autorégulation.
- Simplifier: une règle à la fois, phrases courtes, démonstration gestuelle.
- Visualiser: minuteur à disque, cartes consignes, tapis de position.
- Séquencer: tâches découpées, pauses planifiées, reprise annoncée.
- Co-réguler: respirations synchronisées, ton de voix stable, regard au niveau de l’enfant.
- Décharger: accès à un coin sensoriel entre deux manches.
On mesure la réussite par l’effort et la persévérance. La règle s’ajuste si la charge devient trop haute. Le plaisir reste le moteur d’apprentissage.

Avis et repères de professionnels sur les jeux pour le TDAH
Les équipes éducatives et soignantes convergent: le jeu structuré entraîne l’attention et l’autorégulation. La cohérence des adultes reste déterminante. L’enfant gagne en autonomie quand les règles sont prévisibles et les feedbacks rapides.
Avis professionnel: un cadre simple, des signaux constants et des manches courtes transforment l’agitation en compétence. Le jeu n’efface pas les symptômes, il apprend à naviguer avec.
Le partenariat parent-enseignant-thérapeute fluidifie les ajustements. On partage les mêmes rituels, les mêmes gestes-signal. L’enfant s’y retrouve et progresse avec régularité.
