La relation entre la santé mentale et la santé physique est complexe. Les troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression ne sont pas seulement des états psychologiques difficiles, ils ont aussi de profondes répercussions sur le bien-être physique, avec des conséquences parfois aussi graves que celles du tabagisme et de l’obésité. Voyons maintenant les innombrables formes de maladies physiques liées à la santé mentale.
Sommaire
L’impact de la santé mentale sur le bien-être physique
Le siècle des Lumières a donné naissance à une position philosophique qui sépare la pensée de la chair, l’esprit du corps. Ce dualisme a considérablement influencé la recherche scientifique et les perspectives sociétales, créant une division de notre approche de la santé humaine. La relation complexe entre notre santé mentale et physique est depuis longtemps un sujet d’intérêt, mais ce n’est que récemment que cette interdépendance est devenue évidente. Les perspectives historiques traçaient autrefois une ligne claire entre l’esprit et le corps, les considérant comme isolés l’un de l’autre. Cependant, les preuves neuroscientifiques émergentes remettent en cause ces conceptions archaïques et mettent en évidence l’enchevêtrement profond de nos processus cognitifs, de nos émotions et de nos états physiques.
La santé mentale impacte bien plus le physique qu’on ne le pensait
L’analyse du lien entre la dépression, l’anxiété et les maladies physiques
Dans le cadre d’une recherche pionnière menée par les scientifiques américains, de nouveaux éclairages ont été apportés sur la manière dont les troubles de la santé mentale, tels que la dépression et l’anxiété, se répercutent sur notre bien-être physique. Grâce à leurs travaux novateurs, qui se sont étalés sur une période de 4 ans et ont porté sur plus de 15 000 personnes âgées, elles ont apporté une contribution importante à l’argument en faveur de l’impact de la santé mentale sur la santé physique.
Les parallèles marquants du mental sur le physique
Dans une étude récente, un groupe de retraités a été interrogé sur son état de santé. Âgés en moyenne de 70 ans, les participants ont fourni des données générales sur leur santé, provenant d’une étude soutenue par le gouvernement et comprenant des entretiens personnels axés sur les symptômes de la dépression et de l’anxiété. La contribution de facteurs tels que le poids corporel, les habitudes tabagiques et les diagnostics médicaux existants a été évaluée. En outre, les participants ont révélé leur poids sur la base des dossiers hospitaliers.
La constatation est surprenante : un pourcentage impressionnant d’environ 15 % des participants souffraient d’un niveau élevé d’anxiété et de dépression. Ces personnes souffrant d’anxiété intense ou de symptômes dépressifs ont été confrontées à un risque accru de diverses pathologies : le risque de problèmes cardiaques est supérieur de 66 %, le risque d’accident vasculaire cérébral de 63 %, le risque d’hypertension artérielle de 50 % et la probabilité d’apparition de l’arthrite est supérieure de 85 %.
L’anomalie du cancer
De manière intéressante, le cancer est la seule pathologie qui ne présente pas de lien statistique avec les troubles de la santé mentale. Il s’agit là d’une distinction qui corrobore des études antérieures et qui remettaient en cause une idée fausse très répandue chez les patients. Malgré les liens convaincants établis avec d’autres affections physiques, l’anxiété et la dépression ne sont pas liées au développement du cancer, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
L’intégration des soins mentaux et de la santé physique
Appel à l’action pour les systèmes de santé
La portée des études sur le sujet est considérable et souligne l’urgence d’accorder à la santé mentale la même attention que celle accordée aux soins de santé physique. Non seulement les effets physiques néfastes de la dépression et de l’anxiété non traitées sont avérés, mais un argument économique peut également être avancé. La prévention de la santé mentale au même titre que le sevrage tabagique et la gestion du poids permet d’alléger la charge financière à long terme qui pèse sur les systèmes de soins de santé.
Une étude aux implications durables
Le projet de plusieurs recherches constitue un pas en avant important en établissant des comparaisons directes entre l’impact de l’anxiété et de la dépression et celui du tabagisme et de l’obésité sur les risques de maladie à long terme. Grâce au consensus obtenu, les soins de santé mentale deviennent une composante essentielle des soins primaires et des stratégies de prévention, ce qui permet d’améliorer les résultats et de réduire les coûts. Les conclusions des recherches ont permis non seulement de revitaliser le discours public et médical sur la relation corps-esprit, mais aussi de réévaluer et d’améliorer les soins que nous prodiguons à notre santé mentale et physique collective.